Comprend des références bibliographiques (pages 46-47).

"Encore quelques minutes, et je serai morte. Autour de moi, le monde s'est retiré. Très loin. Il s'est réduit à une croûte desséchée, calcinée, souillée de taches vaguement luisantes. Des taches qui rebutent même les pires insectes..." Agonisante, la narratrice se souvient du monde tel qu'il était avant, alors que le lac reflétait l'état du ciel et qu'il était entouré d'arbres fruitiers, mais également de maisons de pêcheurs. Son aversion pour ces derniers révèle sa véritable nature: celle d'une carpe qui accepte le rythme de la nature, où chacun mange et est mangé pour maintenir l'équilibre. Lorsque des hommes venus d'ailleurs, plus bruyants et plus nombreux, s'établissent à leur tour sur le lac, plus de poissons sont ingérés et blessés, tandis que des déchets s'accumulent dans la vase. Ceux-ci rendent hasardeux les habitudes de la faune qui y vit et à mesure que l'homme déséquilibre la nature avec son industrie touristique ainsi que son détournement des eaux pour irriguer les champs et approvisionner les développements urbains, des lacs riches comme le sien deviennent des flaques sèches et puantes. [SDM]

Un récit de conscientisation écologique au texte à la fois cruel et poétique, abondamment illustré de collages et de montages numériques entremêlant imagerie de la faune marine et principaux symptômes de la pollution humaine. Sans être découpés en chapitres ni divisés en cases, les paragraphes sont ponctués de phrases-chocs dactylographiées en couleur tout en suivant une progression descriptive qui capture l'accélération des impacts négatifs découlant de l'activité humaine. Une double page documentaire expose d'ailleurs le cas de véritables étendues d'eau (lac Aculeo, mer d'Aral, lac Tchad, mer Morte) qui se sont asséchées à un rythme effarant au cours des dernières décennies. [SDM]

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